JEAN-BAPTISTE II LEMOYNE (ATTRIBUÉ)(PARIS 1704-1778)

Lot 339
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Estimation :
20000 - 25000 EUR
JEAN-BAPTISTE II LEMOYNE (ATTRIBUÉ)(PARIS 1704-1778)
Buste en terre cuite représentant le portrait d'une femme, sa tête légèrement tournée vers sa gauche ; les cheveux rattachés et relevés ; un léger sourire éclairant son visage. Piédouche mouluré en marbre blanc de Carrare. H. : 49,5 - L. : 27 cm. Etude de l'oeuvre par Albéric Froissart : «Issu d'une dynastie d'artistes, Jean-Baptiste II Lemoyne fait son apprentissage dans l'atelier de son père, Jean-Louis Lemoyne, puis dans celui de Robert Le Lorrain. Premier prix de sculpture en 1725, l'artiste renonce au traditionnel voyage romain pour soigner son père et rester à Paris. Il n'en gravit pas moins, avec succès, tous les échelons d'une carrière académique brillante, jusqu'à la direction de l'Académie royale de peinture et de sculpture, en 1769, tout en jalonnant son oeuvre de nombreuses commandes officielles. S'il ne reste rien de ses sculptures funéraires, l'importance de ses oeuvres monumentales et l'abondance de son oeuvre de portraitiste - genre dans lequel il excelle - donnent une vision éloquente de l'étendue de son talent. Lemoyne participe au décor des jardins de Versailles avec le groupe en plomb représentant l'Océan pour le Bassin de Neptune, en 1740. Portraitiste officiel de Louis XV et de la famille royale, Lemoyne met son talent au service de la monarchie au travers de la statue équestre du roi pour la place royale de Bordeaux (1744), ainsi que du monument commémorant la convalescence du roi pour l'hôtel de ville de Rennes, inauguré en 1754. Auteur de nombreux bustes officiels en marbre, l'artiste, marqué par une habileté à rendre l'esprit de ses modèles, se montre également très habile à portraiturer toute la société de son temps, au travers de bustes plus intimes. Rompant avec la pompe de ses portraits d'apparats souvent représentés à mi-corps dans un tumulte de draperies, Lemoyne adopte sur le buste que nous proposons un parti plus simple - repris plus tard avec succès par Houdon - le buste découpé par une ligne arrondie à la naissance de la poitrine et des épaules, faisant juste apparaître une indication de vêtement, sans d'autre détail. Pour ce portrait plus intime, dont on retrouve de quelques exemples, l'artiste, en pleine possession de son art et de son talent de portraitiste, allie avec aisance un réalisme sans fard rendant avec une grande acuité la personnalité de son modèle. La noblesse de son port altier, la tête légèrement tournée de trois-quarts, les yeux et le regard expressif largement ouverts, tournés de côté, ignorant le spectateur selon un procédé bien connu du sculpteur laissent imaginer la position sociale élevée de cette femme marquée par une certaine bonté d'âme. On retrouve son goût pour le travail de la terre, moyen d'expression favori de l'artiste, qu'il va chercher à communiquer à ses élèves Caffiéri et Pajou. Par un savant travail de riflage faisant vibrer la surface de la glaise, l'artiste imprime avec brio l'apparence de la chair et de la vie, accentuant certains détails comme les yeux aux arcades sourcilières bien marquées, la bouche finement retouchée, la ligne des oreilles bien marquée, ou encore la coiffure du temps, identique à celle que l'on retrouve sur un autre chef-d'oeuvre de l'artiste, le buste de Marie-Adélaide de France, dont un rouleau de la chevelure retombe négligemment le long du cou, sur son épaule gauche».
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